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Bienvenue dans notre blog sur les dynamiques collectives

mardi 7 avril 2009

Si les organisations perdaient la tête ?

Certaines entreprises réalisent que leur organisation pyramidale pose des limites à leur efficience dans la complexité.

Comment développer de l’intelligence collective globale ?
Comment sortir de la pyramide alors même que nous avons depuis des siècles intériorisés tous ses codes ?

La wikipe propose d’expérimenter un leadership autonome et sans chef même en milieu hiérarchique.

Pour aller plus loinn voici quelques éléments de notre curiosité au sujet des sociétés traditionnelles acéphales (sans état) afin d’y chercher des éléments transposables aux organisations qui souhaitent évoluer vers l’intelligence collective.
L’État, le pouvoir centralisé n’est pas une constante universelle. Les sociétés dites "primitives" ne sont pas des sociétés qui n'auraient pas encore découvert le pouvoir et l'État, mais au contraire des sociétés construites pour éviter que l'État n'apparaisse. Elles n'ont pas d'organe séparé du pouvoir. (cf : Pierre Clastre, la société contre l’Etat). L’autorité : l’autorité telle que nous la connaissons avec cet aspect très coercitif, avec aussi tout ce luxe de dispositifs qui assurent et réassurent l’autorité n’existe pas, ne fonctionne pas de cette manière dans les sociétés traditionnelles (ex : chefferies amérindienne, Nar au Tchad…). La personne qui est créditée d’une certaine autorité, est celle qui accomplit quelque chose au profit de la société, et en fonction de cela, on lui confère un certain prestige et ce prestige peut être transformé en autorité. Mais tout est fait pour neutraliser la possibilité d’une autorité qui se perpétue à l’intérieur d’une même lignée ou qu’un individu s’empare d’un pouvoir de commandement.

Inutile de donner des ordres, personne n’obéirait. L’influence est toujours basée sur un talent.

Que fait un chef sans pouvoir ?

Il est, pour l'essentiel, commis à prendre en charge et à assumer la volonté de la société d'apparaître comme une totalité une. En interne, il développe la coopération et entreprend des médiations en cas de conflits. Il n’a pas de pouvoir d’arbitrage. A l’extérieur, il relaie l'effort concerté, délibéré de la communauté en vue d'affirmer sa spécificité, son autonomie, son indépendance par rapport aux autres communautés. Avec les sociétés amies, il s'agit de nouer ou de renforcer des relations d'alliance. Avec les ennemis il s'agit de mener à bien, lorsque le cas se présente, les opérations guerrières. Ce leader ne prend jamais de décision de son propre chef (si l'on peut dire !) en vue de l'imposer ensuite à sa communauté.

Où est le pouvoir ?

C'est le corps social lui-même qui le détient et l'exerce comme unité indivisée (logique organique de gouvernance). Ce pouvoir anime un seul projet: maintenir dans l'indivision l'être de la société, empêcher que l'inégalité entre les hommes installe la division dans la société.

Le chef est, dans la tribu, sous surveillance : la société veille à ne pas lui laisser le goût du prestige se transformer en désir de pouvoir et de commandement. Si le désir de pouvoir du chef devient trop évident, la procédure mise en jeu est simple : on l'abandonne, voire même on le tue.

Les constantes autour du « chef » : pas de pouvoir de coercition. Il a 3 qualités indispensables pour être choisi : la générosité, le talent oratoire, la capacité d'imposer la paix par son talent de coordination et de régulation. Voilà qui est intéressant de transcrire à nos sociétés et en particulier dans une perspective d’évolution noétique.

Les 3 richesses du pouvoir : richesse, courage, parole.

Nos leaders devraient-ils développer ces qualités de gagner de l’influence grâce à un talent utile à la communauté.

Esprit de don, le prestige s’acquiert en donnant, non en demandant aux autres (tribut, subordination…). Le chef donne beaucoup. Pour pouvoir le faire il travaille plus que les autres et redistribue le surplus.

Régulation, coordination (paix)

Qualités oratoires qui peuvent être généralisées à tous les acteurs (cf : l’art de la conversation- Peter Senge).

A un niveau collectif, nous retenons :

Importance du talent de chacun.- Pour décider, tout le monde doit être d’accord. L’unanimité et le consensus sont la règle (pas de vote)- Entretien en permanence des réseaux d’alliance
Processus régulateur qui empêche le pouvoir coercitif de ses réinstaller.
Pas de logique d’obéissance mais co-construction permanente
Discipline sur les lois fortement intégrées (rites, totem, tabous)
Créer de la richesse pour la partager.
Éviter les processus d’accumulation et de croissance permanente.

Evidemment, tout n'est pas simple et il y a des contraintes du modèle : cette organisation ne peut se concevoir que dans des sociétés de petite taille. Tout est fait pour restreindre la taille (scission, guerre, contrôle des naissances).

Sociétés sans États n’exclut pas la violence : guerre, expulsion, avortement, parfois infanticide.

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Natacha, Michelle, Hubert et Philippe